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La Dame

By Rasha Hussein


Elle les réveille tous les matinsAprès avoir préparé le lait et les grainsComme dans les rêves de certains,Ceux qui meurent, un peu partout, de faim.

Elle les nourrit à la cuillèreAvant leur départ du foyer, l'hiver,Celui qui, pour certains, correspond à l'érablière,Celle derrière leur maison en poussière.

Elle les abrite dans son nidAmorçant ensuite le transport vers leur monotonieControverse à la chance de l'agonie,Celle des martyrs que certains oublient.

La dame se conduit plus tardVers son propre devoirTout en broyant du noirEspérant ne rien voirDe l'impuissance de son savoirFace aux cris de désespoir

Elle part ensuite les chercher,Complètement épuiséeDe répéter ses idéesÀ chaque soir, à chaque journée.

Elle en ferme les yeux,Contemplant les petits malicieuxDéferlant dans son silence frileuxÀ leurs sons audacieux.

Elle les regarde par son amour,Calvaire qu'est leur amour,Défendre, comme à la guerre, nuit et jour,À plein temps, mais à la bourre.

La dame se ronge les veinesVivre en vain pour eux dans la gêneTristement amoureuse de cette peineEnivrée qui l'enrage en chaîne,Des difficultés que cela entraîneFemme à tout faire mise en scène

Elle les ramène une fois encore,Voyageant comme taxi transport,Dépendante de leur vie à tort,Exilée par leur confort.

Elle les abrite une fois de plus,Vacillante devant leur effort prévalu,Dominée par cette entente conclue,Éclipsée de l'humanité par abus.

Elle les nourrit encore une fois,Valsant dans son chez-soi,Déboussolée par leurs émois,Écharnée pour son don aux minois.

La dame se questionne chaque nuit,Vaincue par le quotidien de sa vie,Tant de bien qu'elle se déduit,Échappée, comme poursuivieD'elle, même, elle a fui.Fermez la porte avant l'aurore qui sévit

Et ainsi.


By Rasha Hussein


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